Les caractéristiques de leader narcissique versus humble

Voici le fruit d’une réflexion sur le sujet de leaders narcissiques versus humbles.

Lorsque la plus grande ambition d’une personne est d’atteindre un poste de leadership pour devenir LA ou LE « grand patron », cela pourrait révéler un trait de caractère narcissique. Le contraire du narcissique serait une personne qui accepterait un poste de leadership dans le but de vivre une vie significative en servant les autres.

Combien d’organisations et d’églises ont été détruites par des leaders qui ont imposés des projets grandioses, bien au-delà de leurs moyens, dans le but de se créer une plateforme leur permettant de prouver aux autres qu’ils sont de grands leaders? Gary McIntosh et Samuel Rima ont dit dans leur livre « Face cachée ou Côté obscur du leadership » : « Parce que le ministère fournit la justification que les visions grandioses et les projets risqués sont nécessaires pour accomplir le travail du royaume de Dieu, l’église et les organisations chrétiennes sont des terrains attrayants pour ceux qui ont la graine du narcissisme. Tragiquement, les personnes qui suivent ces leaders narcissiques pensent que toute cette activité est faite pour Dieu; donc, ils se sentent mal à l’aise de contester ou de confronter ces leaders. »

Voici quelques indices qui caractérisent le leader narcissique:

  • Ils sont obsédés par l’idée de savoir comment les autres évaluent leur performance.
  • Ils trouvent difficile de recevoir des critiques, peu importe leur nature et ils réagissent avec colère, anxiété, mépris, ou même par la dépression.
  • Ils sont toujours insatisfaits et pour mieux se sentir, ils sont poussés par une forte volonté d’en accomplir toujours davantage.
  • Ils ont besoin d’être reconnu et de se percevoir comme étant meilleurs et « au-dessus » de leurs collègues ou associés.

À l’opposé, le leader humble ne s’estime pas supérieur aux autres, mais il ne minimise pas non plus ses capacités, talents et réalisations. Celui-ci connaît sa valeur, mais n’en fait pas l’étalage. J’aime bien la définition de C.S. Lewis qui dit : « L’humilité, ce n’est pas de penser moins « de » soi, mais de penser moins « à » soi ».

Comme le décrit si bien l’apôtre Paul dans Philippiens 2 :3-8, ce type de leader authentique n’agit pas en vue de la satisfaction de ses désirs particuliers. Il ou elle laisse tomber tout esprit de rivalité et ne cherche pas à impressionner les autres. Il considère son prochain comme égal, sinon plus important que lui-même. Il apprend à reconnaître et valoriser les habiletés des autres. Il préfère partager le mérite de ses réalisations en faisant valoir les atouts de l’équipe, tout en définissant le succès sur une base collective plutôt qu’individuelle.

Bref, les leaders narcissiques regardent d’autres grands leaders et se comparent en se demandant « suis-je bon ou suis-je mauvais » ? Cette critique a pour objectif de donner un sens à leur vie. Les leaders humbles observent les gens, non pour se comparer de manière compétitive, mais plutôt par souci d’être inspirés, afin de devenir inspirants. Le résultat est donc bénissant à la fois pour eux et la collectivité.

Une des raisons pour laquelle les leaders ont besoin de personnes de confiance dans leur cercle rapproché est pour se préserver des pièges tendus par la nature humaine et de l’égo. Lorsqu’ils font face à un dilemme, ou qu’ils s’apprêtent à commettre une erreur coûteuse, les précieux conseils de collègues authentiques peuvent les empêcher d’emprunter la voie destructrice du narcissisme.

À quand remonte la dernière fois où vous avez questionné vos motifs face à un projet ou une ambition? Il n’est jamais trop tard pour se réévaluer avec honnêteté et accepter de changer de position pour éviter de faire trop d’ombre sur ceux et celles qui contribuent à notre succès!

Pierre Bergeron
Mentor et coach en optimisation de potentiel
cisleadership.com