Netflix, mes amis, c’est un miroir déconcertant.
Ouvrez l’application. Oui, là, tout de suite. Regardez tranquillement le menu déroulant du buffet virtuel d’émissions de télé et de films organisé et préparé stratégiquement pour attirer la majorité des clients… incluant vous-même.
Voyez-vous des tendances ? Les trouvez-vous troublantes ?
Maintenant, pensez à votre jeune garçon ou à votre jeune fille innocent(e) en train de lire les mêmes titres sur son iPad. Dans sa chambre. Seul(e). Imaginez ses yeux s’écarquiller, son pouls s’accélérer, son cœur s’assombrir. Et c’est seulement Netflix.
Aujourd’hui, les médias servent une telle bouillabaisse invasive de jargon psy mythologique, occulte, sexuel et nouvel âge qu’en tant que parents, nous ne pouvons jamais vraiment dire à nos enfants : « Quand j’avais ton âge… », car Chuck Beckler a dit un jour : « On n’a jamais eu leur âge ».
J’ai grandi avec les Schtroumpfs et MacGyver. Maintenant, il faut composer avec Riverdale, Sabrina, Lucifer, Surnaturel, Traqueurs de fantômes, Dieux américains, Miroir noir et L’irréel − sans parler des innombrables programmes ‹ plus sûrs › truffés de formes plus subtiles de spiritualité antichrétienne.
Comment les parents chrétiens devraient-ils naviguer dans ce champ de mines ? Pas dans la peur, c’est certain. La peur devient souvent une quête futile pour préserver l’innocence de nos enfants en créant une bulle chrétienne où ils pourront grandir. C’est ce que j’appelle une mentalité protectionniste. Le problème, c’est qu’en réalité, nous ne pouvons pas protéger nos enfants du mal − du moins, pas pour toujours. Le mal est très habile pour éveiller la curiosité que Dieu a donnée à nos enfants et nous ne pouvons pas toujours être là pour les empêcher de jeter un coup d’œil dans la boîte de pandore quand nous avons le dos tourné.
Quand mes enfants étaient plus jeunes, nous avons tenté de fixer de saines limites pour les types de films qu’ils pouvaient regarder. Durant le « stade des soirées pyjamas », quand ils passaient les vendredis soirs à s’empiffrer de soda racinette et de Cheezies devant la télé grand écran clignotante de leurs amis, la règle était simple : « Si vous n’avez pas vu le film que vos amis veulent regarder, appelez-nous pour demander la permission. »
Tout ça c’est très bien, mais les enfants n’écoutent pas toujours. Un soir, notre fils Noah, qui avait probablement huit ou neuf ans à l’époque, avait décidé de regarder Les frères Grimm (un film d’horreur pop-corn inspiré par les Contes de Grimm) à une soirée pyjama sans nous en demander la permission. Quand je l’ai bordé le soir suivant, il ne voulait pas que je parte. Les yeux lui sortant presque des orbites, il a confessé sa transgression en pleurant et en me suppliant de prier. Je me rappelle avoir pensé avec un sourire en coin : « Ça lui apprendra » − et avoir prié sans conviction pour qu’il se sente mieux.
Tout cela me remémore une scène fantastique dans Le soldat, un film de science-fiction de la fin des années 90. L’icône Kurt Russel y incarne un marine génétiquement modifié, coincé avec une colonie de voyageurs paisibles sur une planète minière ravagée par le vent. L’homme de sang et de métal déclassé joué par Russel est ‹ adopté › par l’une des familles et par leur gentil petit garçon, en particulier.
À un moment donné, une vipère pénètre en rampant dans la maison de la famille. Plutôt que de tuer le serpent lui-même, le soldat montre au petit garçon comment vaincre l’intrus mortel avec une botte pour l’écraser violemment. Ses parents sont horrifiés et furieux qu’il expose leur fils à un tel danger si jeune. Plus tard, cependant, un autre serpent rampe vers la mère et le père alors qu’ils dorment. Ayant maintenant la puissance pour faire face à cet ennemi venimeux, le petit garçon écrase la tête du serpent avec sa botte, sauvant la vie de ses parents incrédules.
Protéger nos enfants est une partie importante de notre rôle de parents dans leurs premières années, mais ça ne peut jamais devenir notre but ultime. En tant que croyants en Jésus, nous essayons d’élever des fils et des filles de Dieu possédant un cœur d’espérance, remplis de foi, débordants d’amour et pouvant changer le monde. Nous voulons que l’identité de nos enfants croisse à partir de Jésus et de qui ils sont en Lui, pas à partir du péché et du mal qu’on leur a enseigné à éviter et à craindre. Nous ne tentons pas d’empêcher nos enfants d’être changés par le monde, nous les préparons à changer le monde, dans le nom de Jésus.
Cela signifie qu’au fil du temps, notre protection parentale devrait céder la place à leur émancipation personnelle. Comme dit Hébreux 5:12-14 : « Vous, en effet, qui depuis longtemps devriez être des maîtres, vous avez encore besoin qu’on vous enseigne les premiers rudiments des oracles de Dieu, vous en êtes venus à avoir besoin de lait et non d’une nourriture solide. … Mais la nourriture solide est pour les hommes faits, pour ceux dont le jugement est exercé par l’usage à discerner ce qui est bien et ce qui est mal. »
La meilleure façon de protéger nos enfants du mal est de remplacer notre mentalité protectionniste par une mentalité d’habilitation qui leur apprenne à discerner et à vaincre le mal. Ils ne deviendront jamais matures dans la foi, jusqu’à ce qu’ils puissent le faire pour eux-mêmes. Voici quatre façons de favoriser l’éducation de nos enfants dans une mentalité d’habilitation.
ÉDUQUER GRADUELLEMENT
Évidemment, nous n’allons pas nous asseoir avec notre enfant de quatre ans et lui dire : « Écoute, mon petit, il y a des démons partout autour de nous, dans les endroits sombres, et ils veulent nous tuer en venant à travers la télévision. Mais, fais confiance à Dieu et tout ira bien. Bonne nuit et bonne chance. »
Avec les bambins, vous pourriez commencer par établir que : « Dieu est ici avec nous. Il est grand et bon, et Il nous protège. »
À mesure que les enfants grandissent, ils expérimentent inévitablement le côté ténébreux de la vie. Alors, nous disons : « Il y a des choses mauvaises et dangereuses dans le monde, mais Dieu est beaucoup plus grand qu’elles et nous pouvons Lui faire confiance pour nous aider, car Il est notre Père affectueux. »
Quand ils sont assez vieux pour être curieux ou craintifs au sujet du mal, nous pourrions leur enseigner : « Le démon est réel, mais Dieu est si puissant qu’après que Jésus soit mort pour nos péchés, Il a vaincu la mort et Satan en ressuscitant d’entre les morts. Maintenant, Jésus est toujours avec nous, Il nous donne la puissance et le réconfort, quelles que soient les circonstances. »
Et, éventuellement, l’explication complète : « Le démon est en guerre avec toi et il essaie de t’éliminer. Mais, bonne nouvelle, Jésus a vaincu Satan à travers Sa mort et Sa résurrection ! Désormais, tu dois prendre ta place en Christ et apprendre à exercer Son autorité sur le démon, résister à ses stratagèmes et aider les autres à trouver la liberté et la victoire. »
Rappelez-vous : Le but, c’est l’habilitation, pas la protection.
PRATIQUER LE DISCERNEMENT
Jésus a raconté cette parabole pour nous aider à comprendre la réalité dans laquelle nous vivons :
« Il leur proposa une autre parabole, et il dit : Le royaume des cieux est semblable à un homme qui a semé une bonne semence dans son champ. Mais, pendant que les gens dormaient, son ennemi vint, sema de l’ivraie parmi le blé, et s’en alla. Lorsque l’herbe eut poussé et donné du fruit, l’ivraie parut aussi.
« Les serviteurs du maître de la maison vinrent lui dire : Seigneur, n’as-tu pas semé une bonne semence dans ton champ ? D’où vient donc qu’il y a de l’ivraie ? Il leur répondit : C’est un ennemi qui a fait cela. Et les serviteurs lui dirent : Veux-tu que nous allions l’arracher ? Non, dit-il, de peur qu’en arrachant l’ivraie, vous ne déraciniez en même temps le blé. Laissez croître ensemble l’un et l’autre jusqu’à la moisson, et, à l’époque de la moisson, je dirai aux moissonneurs : Arrachez d’abord l’ivraie, et liez-la en gerbes pour la brûler, mais amassez le blé dans mon grenier. » (Matthieu 13:24-30)
Le monde, explique Jésus, et un sac mélangé. Dieu est à l’œuvre, l’ennemi également. Là où Dieu plante des semences, l’ennemie plante de l’ivraie (et vice versa). Cela signifie − méditez là-dessus un moment − que rien de ce que les humain produisent de ce côté-ci du ciel n’est purement bon ou purement mauvais. Il y a de l’ivraie parmi le blé et il y a souvent du blé parmi l’ivraie.
Les serviteurs de Dieu, dit Jésus, tendent à se concentrer tellement sur l’ivraie (le mal) qu’ils en oublient le blé (le bien). Il dit aussi que nous ne pouvons pas arranger le mélange de ce côté-ci du ciel. Alors, que pouvez-vous faire ? « …Ayez le mal en horreur; attachez-vous fortement au bien. » (Romains 12:9) En passant au crible votre chemin dans la vie, « …que tout ce qui est vrai, tout ce qui est honorable, tout ce qui est juste, tout ce qui est pur, tout ce qui est aimable, tout ce qui mérite l’approbation, ce qui est vertueux et digne de louange, soit l’objet de vos pensées. » (Philippiens 4:8)
Parfois, une émission de télé ou un film est tellement corrompu(e) qu’il ne vaut pas la peine de les passer au crible. Plus d’une fois, j’ai coupé la projection de films offensants au beau milieu d’une soirée de film en famille. Une mentalité protectionniste est plus extrême, rendant des verdicts radicaux sur tout ce qui n’est pas absolument propre. Cela ne fait pas le dur travail du discernement authentique, qui révèle les pépites d’or cachées dans la boue et qui enseigne aux autres à faire de même.
TESTER LE FRUIT
La dimension personnelle du discernement est quelque peu subjective, mais néanmoins puissante. Colossiens 3:14 déclare : « Et que la paix de Christ… règne dans vos cœurs. » La paix de Christ est la norme que nous sommes censés utiliser pour discerner notre interaction avec le monde, parce qu’elle décrit l’état normal d’un croyant rempli de l’amour de Jésus.
La paix parfaite de Christ est aussi un outil puissant pour éduquer les enfants. Vos enfants pourraient dire : « Il n’y a rien de mal dans cette émission, papa. Tout le monde la regarde. » Et nous pouvons répondre : « Comment te sens-tu en la regardant ? Qu’est-ce qu’elle fait à ton cœur ? Est-ce qu’elle produit la paix ? »
Tous mes trois enfants ont ressenti la paix de l’Esprit Saint après que Dieu les ait délivrés de la culpabilité, de la honte ou de la peur. Quand nos enfants goûtent à Sa paix pour eux-mêmes, ils sont mieux équipés pour discerner le moment où quelque chose vient du mauvais esprit en notant l’effet qu’elle a sur eux. Lorsqu’ils ont ressenti la paix parfaite de Jésus, ils peuvent apprendre à rejeter les choses et les influences qui perturbent cette paix ou qui les en privent, peu importe ce que les autres pensent ou choisissent.
PARLER À JÉSUS
La première fois que j’ai regardé la trilogie du Seigneur des anneaux avec mon fils Noah, il a eu un vif cauchemar d’inspiration démoniaque. Gollum menait une immense armée d’orques venus pour le tuer et les images l’ont plongé dans l’effroi. Le matin suivant, j’ai montré à Noah comment inviter Jésus dans son cauchemar.
D’abord, je lui ai demandé de fermer les yeux et de raconter son rêve en détail, en pensant à la façon dont il se sentait face à celui-ci. Quand j’ai vu qu’il revivait son rêve, j’ai prié à voix haute : « Seigneur Jésus, tu vois Noah ici dans son rêve, avec Gollum qui mène cette effrayante armée d’orques pour le tuer. Il est terrifié. Mais, qu’est-ce que Tu aimerais que Noah sache en cet instant même ? Voudrais-Tu, je Te prie, lui révéler Ta vérité sur Satan et sur ces ennemis ? »
Quelques secondes plus tard, un sourire est apparu dans son visage, comme un lever de soleil, et Noah a ouvert les yeux.
« Qu’est-ce qui s’est passé ? lui ai-je demandé. Est-ce que Dieu t’a montré quelque chose ou est-ce qu’Il t’a parlé ? »
« Ouais, a-t-il répondu. Il m’a dit que le démon a peur de moi à cause de Jésus. »
Une mentalité protectionniste pourrait penser : « Tu vois ? Je n’aurais jamais dû le laisser regarder quelque chose qui pourrait lui donner des cauchemars. » En revanche, une mentalité d’habilitation dit : « Je suis content que ce soit arrivé. Maintenant, il a entendu Dieu lui parler et il connaît mieux son autorité en Jésus. »
Bien sûr, il y aurait encore bien des choses à dire sur l’éducation des enfants à une époque où les médias sont dominés par le surnaturel. Mon épouse et moi avons certainement fait des erreurs en cours de route et nous avons beaucoup à apprendre. Ceci dit, ma dernière pensée est simplement ceci : si vous avez adopté toute partie d’une mentalité protectionniste, je vous invite à vous repentir et à demander à l’Esprit Saint de vous montrer comment élever vos enfants plutôt avec une mentalité d’habilitation.
Vous serez heureux de l’avoir fait.