Évoquant l’état d’une personne seule ou l’action de mettre à part, l’isolement est vécu comme une période pendant laquelle, une personne limite strictement tous ses contacts avec d’autres. En période d’épidémie, il est identifié comme un moyen efficace de briser la chaîne de la contamination, et ainsi, protéger des personnes dites vulnérables.
S’il lui est reconnu, cliniquement parlant, une valeur certaine, il n’en demeure pas moins qu’à l’origine, et dans plusieurs autres sphères, il est tout simplement un véritable handicap. En effet, là où il est question de communion fraternelle ou de relations humaines ou encore de communauté de vie, se disposer à être seul (e) ou y être contraint, peut simplement s’avérer négatif. Et c’est justement ce à quoi l’humanité en général et l’église en particulier ont été confrontées lors de multiples pandémies et autres grandes catastrophes.
Le récit biblique, quant à lui, fait clairement observer que le Dieu Créateur est singulièrement un Dieu communautaire. Et cela se voit dans l’expression du texte grec qui souligne au verset un du livre de la Genèse au chapitre un (Gen 1/1) : «Élohim béréchit bara » c’est-à-dire « au commencement Dieu créa » ou plus exactement, « au commencement, les Dieux créa ». Cet énoncé du texte biblique, loin de faire l’apologie du polythéisme ou de toute autre vision opposée à l’idée d’un seul Dieu, présente simplement la pluralité dans la divinité comme une empreinte existentielle. Dès lors la création de l’humain qui s’inaugure par Adam et Eve, n’échappera pas à ce même registre puisqu’il est dit à leur sujet: « (Élohim) faisons l’homme à notre image, selon notre ressemblance » et, « Dieu créa l’homme à son image, il le créa à l’image de Dieu, il créa l’homme et la femme » Gen 1:26-27.
Cette initiative capitale que l’auteur du texte canonique s’emploie à exposer, élève le « vivre ensemble » au bienheureux rang « de vie de famille harmonieuse ». Et cela fait nettement écho à la déclaration divine qui disqualifie l’isolement en soutenant : « Il n’est pas bon que l’homme soit seul, je lui ferai une aide semblable à lui» Gen 2:18.
Le péché évidemment en entraînant l’homme dans sa chute, a emporté son innocence, et l’exclusivité de la communion parfaite avec l’autre, avec le Divin.
Dès lors, est-il tapi dans le cœur de l’humain, la soif de restaurer – à la fois, avec le divin principalement, et avec son semblable – la mémoire universelle d’antan.
Il y a une intimité de l’homme que semble vouloir dompter la société post-moderniste, à coup d’algorithmes. Et pour atteindre ce « saint graal », la recette semble ainsi trouvée : isoler pour mieux contrôler, singulariser pour posséder l’exclusif de l’autre sans effort.
Ajoutons à cela le fait que, depuis l’usage des feuilles de figuier pour masquer la transparence et la culpabilité du premier couple cf. Gen 3 :7, l’homme n’a pas cessé de se donner toutes les raisons pour préserver « le mur d’inimitié » (qui est aussi un mur « d’intimité », puisque l’homme se cache) que Dieu a renversé par le précieux sacrifice de l’oint de Dieu, le Seigneur et Sauveur Jésus-Christ cf. Éphésiens 2 :14-16.
Dès lors, nous avons tous et toutes l’opportunité de privilégier la beauté du premier et du plus grand commandement des Écritures qui énonce : « Tu aimeras Dieu de tout cœur, de toute ton âme, de toutes tes forces et de toutes tes pensées et tu aimeras ton prochain comme toi-même » Matthieu 22 :39. Avec Saint-Paul et Saint-Jacques, cette loi est accomplie dans une seule parole : « Tu aimeras ton prochain comme toi-même » Galates 5:14 / Jacques 2:8
Pour le mouvement des Hommes de Parole du Canada, entreprendre de rassembler les hommes autour des valeurs divines pour le bien des enfants, des épouses et de la société entière est une façon juste de revenir à ce dont Dieu fait la promotion peu importe les temps et les circonstances : La communion fraternelle.
Si nous manquons de nous retrouver pour les affaires du Père Céleste, si nous ne nous hâtons pas pour prendre soin les uns des autres dans notre sainte foi et si nous hésitons à promouvoir les priorités divines, alors nous dresserons une place de choix à l’isolement et à tout ce qu’elle a de néfaste et fragilise déjà nos sociétés en luttes permanentes.
Je veux proclamer avec toi le Psaumes 133 :1-3 comme une prière afin de solliciter l’intervention du Dieu qui aime la communion fraternelle et ainsi, nous détourner des pièges de l’isolement.
« Voici, oh ! Qu’il est agréable, qu’il est doux pour des frères de demeurer ensemble ! C’est comme l’huile précieuse qui, répandue sur la tête, descend sur la barbe, sur la barbe d’Aaron, qui descend sur le bord de ses vêtements. C’est comme la rosée de l’Hermon, qui descend sur les montagnes de Sion ; car c’est là que l’Éternel envoie la bénédiction, la vie, pour l’éternité »